Aux
XVIIème et XIXème siècles, Rives et Renage connurent un essor industriel
important dans lequel le travail du fer occupait une grande place. La
rivière d'Isère offrait un moyen de transport idéal pour
l'approvisionnement en matière première et l'expédition des produits
finis. Un port avait été aménagé pour cela à l'extrémité sud de la
commune : le port de barre.
Les industriels de Rives et Renage traversaient donc le village pour les besoins de leurs industries et les passages répétés de transports lourds défonçaient les chemins de terre.
Il fut alors demandé au Préfet que les communes de Rives et Renage supportent la moitié des frais pour les réparations.
Le préfet donna son accord et nos routes et chemins prirent alors un aspect plus pratiquable.
Les
conquètes napoléoniennes vont susciter dans tout le pays d'incessantes
levées d'hommes. Les feux des fêtes de la paix se sont éteints pour
longtemps.
Le
17 octobre 1802, une réunion extraordinaire eut lieu au château BOVIER
pour la levée des conscrits de l'an 9 et 10. Les conscrits réunis
devaient tirer au sort leur destin par un billet. Deux hommes furent
donc désigné pour le complément de l'armée et deux autres pour l'armée
de réserve.
Après la retraite de Russie de 1812, Napoléon ordonna de nouvelles levées d'hommes afin de reconstituer la grande armée.
Le
seul moyen d'échapper à cette conscription pour les futures recrues
était de contracter mariage. L'année 1813 fut donc en France une année
de forte nuptialité.
A
Vourey, il y eut 22 mariages alors que la moyenne de la décennie
précédente était de 10. Ce sommet ne fut d'ailleurs jamais dépassé de
tout le XIXème siècle.
Contrairement aux villes alentours, Vourey n'avait jamais eu de foire. La
volonté d'en obtenir une se concrétisa par une délibération du conseil
municipal en date du 5 janvier 1812.
Ce dernier demanda au sous-préfet,
la création d'une telle foire annuelle en date du 6, 7 ou 8 juin, époque
la plus convenable à la localité et où il n'y avait aucune autre foire
dans les lieux circonvoisins.
Mais les choses n'allèrent pas aussi vite...
Il fallu
attendre l'avis favorable des autres communes qui pouvaient se trouver
éventuellement concurrencées par la création de cette foire.
Le conseil
municipal renouvela le 13 décembre 1814 sa délibération de 1812 et
finalement le décret de création de la foire de Vourey fut signé de la
main même de Napoléon le 29 mai 1815, pendant les 100 jours et une
quinzaine avant la défaite de Waterloo.
A
la suite de ce décret, le maire de l'époque, prit le 31 mai 1816, un
arrêté pour l'organisation de la première foire le 6 juin suivant. Elle
se tint à partir du carrefour actuel du village, au grand chemin, dont
chacune des routes avait une spécialisation marchande. Sur la route de
la gare se tenait la foire aux chevaux ; celle des boeufs et vaches se
déroulait sur la route nationale du côté de Tullins ; les moutons et les
cochons demeuraient sur la route qui va du haut de la place actuelle
jusqu'à la fontaine ronde et les merciers avaient leur achalandage sur
les champs qui occupaient l'emplacement de la place et des écoles.
Combien
de temps dura la foire de Vourey ? Il est difficile de répondre à cette
question. Les archives n'en font plus mention au cours du XIXe siècle et
l'on peut donc conclure qu'elle ne dura que quelques années.
Le
comte d'Artois, appelé plus communément "Monsieur", frère du Roi ( Louis
XVIII ), avait émigré dans les premiers jours qui suivirent la prise de
la Bastille.
Il avait vécu en Angleterre pendant presque toute la
période révolutionnaire et impériale.
Au début de 1814, lorsque la france fut envahie par les alliés, il
regagna la France pour préparer le retour de son frère sur le trône.
A
l'automne de cette même année, il vint en dauphiné et passa à Vourey.
Les documents concernant son passage sont très brefs. Nous savons
cependant, qu'à l'occasion de ce passage, un arc de triomphe fut élevé,
vraisemblablement sur la route nationale.
Cet édifice, construit par le charpentier Antoine MONIN, était décoré de papiers de couleur. On imagine la population massée aux abords de la route et venant saluer, en la personne du frère de Louis XVIII, les prémisses d'une restauration que chacun espérait et souhaitait pacifique après les années terribles de l'empire.
L'homme qui passa sous l'arc de triophe de Vourey, à l'automne de 1814, succéda à son frère le 16 septembre 1824 et devint le roi Charles X.