 
                Comme les seigneurs de Tullins et de Moirans au moyen âge, un certain nombre de familles nobles jouèrent les premiers rôles dans l'histoire locale, soit en raison de leurs fonctions éminentes dans les institutions de la province, soit en raison de la possession des principales terres de la commune.
 
            Pour la plupart, la noblesse présente à Vourey est une noblesse de robe...
 
                 Vourey
 fut atteint par la peste noire dans les années 1624 à 1629 puis en 
1652. Nous retrouvons traces de ce fléau dans les registres paroissiaux.
 Fut-elle apportée par quelques mendiants, voyageurs ou colporteurs ? Nul
 ne le sait... 
                    
L'état
 d'hygiène lamentable de notre village à cette époque favorisa la 
contamination et ses effets furent foudroyants. Les premiers signes de 
la maladie se révélèrent au début du mois de novembre. Tous les jours 
les enterrements se succédaient. Des familles entières furent décimées. 
Le curé, antoine Jayet place les malades en quarantaine. Les villes 
d'alentour, craignant la contagion, prirent, elles aussi des mesures de 
quarantaine comme Tullins, Charnècles ou encore Moirans. 
                    
Plus aucun décès n'est mentionné dans le registre paroissial après le 25 mai 1653.
                  
 
             La
 taille était l'impôt foncier de l'ancien régime. Son mode de 
prélèvement était peu équitable. Le régime qui prédominait était celui 
de la taille personnelle, c'est à dire assise sur la qualité des 
personnes. Les nobles et les clercs en étaient, par principe, exempts. 
L'unité fiscale était le feu ou le foyer. C'était une donnée 
parfaitement fictive, n'ayant aucun rapport avec l'état de la 
population. L'inégalité fondamentale de cet impôt venait du fait que le 
nombre de feux était fixé une fois pour toutes pour une communauté 
donnée. Elle introduisait donc des disparités inextricables entre les 
communautés et la situation ne faisait qu'empirer avec le temps. En 
effet, à chaque acquisition d'une terre par un noble ou un clerc, 
l'impôt roturier, toujours constant pour une superficie agricole 
désormais amoindrie, pesait proportionnellement plus lourd pour chaque 
paysan. 
              
Un
 procès retentissant s'ouvrit en Dauphiné, dont la revendication était 
la transformation de la taille personnelle en taille rérlle, c'est à 
dire assise sur la terre quelle que soit la qualité du possédant. Cr 
procès débuta en 1542 et abouttit à un arrêt royal en date du 31 mai 
1634 qui déclara la taille réelle en Dauphiné. 
              
A Vourey, ce procès des tailles pris une tout autre dimension historique... 
              
Il débuta à la fin du XVIème siècle (19 décembre 1584). Vourey, à cette époque, était constituée de deux communautés. Vourey de Moirans et Vourey de Tullins.
 Ces deux communautés n'avaient pas le même nombre de feux et les terres
 de chaque communautés n'avaient pas non plus la même valeur. Rajoutons à
 cette situation délicate les importantes rivalités entre les habitants 
de chaque communautés et leurs seigneurs respectifs (pas toujours très 
honorables) et nous arrivons vite à un des virages historiques les plus 
importants pour notre village... 
              
Au
 sein de notre village, le procès des tailles permit aux deux 
communautés de Vourey de se rassembler pour former l'entité juridique 
unique que nous connaissons aujourd'hui...
            
